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UN CAS EMBLÉMATIQUE DE MALTRAITANCE INSTITUTIONNELLE
Créé le 30/05/2012

Sandrine, victime emblématique

d’un système institutionnel cruel et irresponsable.


Sandrine, jeune femme fragilisée par la vie,  élevait seule et bien  deux  enfants,  une fille de 8 ans et un petit garçon de 5 ans . Ils vivaient dans un appartement de quatre pièces merveilleusement tenu. Il ne  manquait qu’un homme. Il arriva,  de la rue…,  désirant mettre fin à 11 années de SDF sans papiers après avoir débarqué  d’Algérie. Il se présenta comme le prince charmant mais avant de l’épouser, il tint à lui faire un enfant. Sitôt qu’elle eut accouché d’une petite fille, le prince charmant se fit tortionnaire, lui dépensant  son argent avec les copains et la battant en cas de refus. Puis il fit en sorte que les services sociaux placent ses deux aînés en foyer Et il faut dire que, dans ce domaine, certaines associations chargées de la protection de l’enfance sont d’un parfait dévouement. Enfin, il déroba les papiers de Sandrine et, avec  la petite dernière née il repartit sur les routes. Le soir il couchait dans les foyers Emmaüs  où l’on a pour vocation de venir en aide aux déshérités surtout quand ils offrent un tableau aussi touchant qu’un papa SDF portant un   petit enfant. On lui offrit bientôt un studio et, suite aux protestations de l’AVPE (comprises d’étrange façon), on lui  octroya un appartement de deux pièces. La juge suivit  les rapports des services sociaux et lui accorda alors la garde officielle de la petite fille . Des éducatrices  ont été diligentées pour compenser les carences de soin et tout alla pour le mieux dans le meilleur des mondes impossibles. La  maman ne fut autorisée à voir son bébé qu’en lieu médiatisé , en présence du père qui agrémentait  les visites de menaces et de sarcasmes. Puis les visites se sont espacées en dépit des promesses de l’association concernée. L’ordonnance de la juge n’était  d’ailleurs pas respectée. Quant aux aînés qui se portaient si bien chez leur maman, ils se désespèrent dans leur foyer, réclament leur maman. Le plus jeune est redevenu totalement incontinent. Le responsable de l’aide sociale à l’enfance, a alors sorti du tiroir de son bureau,  devant la présidente de l’AVPE, un bout de papier permettant, en accord dit-il avec la juge, de limiter, (hors ordonnance légale)  leur droit de visite chez leur mère. Quant à la petite, en dépit des plaidoiries exemplaires de l’avocat, en dépit des démarches pressantes  de plusieurs associations, elle n’a pas revu sa maman depuis neuf mois.

Cette histoire mérite plusieurs commentaires :

      - Elle est exemplaire car ce type de situation concerne des milliers d’enfants.

      - Elle démontre à notre grande satisfaction que la justice est absolument indépendante.

      - Elle est la preuve que les institutions se complètent de façon cohérente.

      - Que la justice sait reconnaître  le sens de la responsabilité et le mérite d’un homme sans papiers qui,  pour être en règle, recourt aux affres de la paternité.

      - Que les institutions savent  promouvoir  l’équité républicaine française en faisant en sorte  qu’une  société ouverte favorise les pauvres sans papiers venus d’outre Méditerranée.

      - Il nous faut par ailleurs souligner que la rupture entre cette mère et ses enfants est faite avec une progressivité louable. La rupture des liens d’attachement entre la mère et ses enfants se fait selon une programmation subtilement élaborée.( Les associations rencontrent assez fréquemment cette procédure).

      - Le seul écueil qui pourrait empêcher un tel système institutionnel de fonctionner,  ce serait l’intervention des politiques. Les associations ne cessent de les alerter, de les rencontrer, de leur fournir tous documents crédibles, à commencer par les rapports élaborés par les commissions parlementaires ou les grandes institutions comme la Cour des Comptes. Sans oublier les rapports internationaux (de l’OCDE, en particulier) qui placent la France en bien piètre position. Mais il y a tant de grands problèmes sérieux à régler dans notre République. Par ailleurs les politiques sont très attachés au sacro-saint principe d’indépendance de la justice : il est de leur devoir de la protéger coûte que coûte en dépit des dysfonctionnements qu’ils ne cessent de publiquement déplorer.

Quant à  la souffrance des enfants, c’ est un problème à aborder avec beaucoup de sérieux. Il requiert beaucoup de prudence, beaucoup de temps pour que les décisions effectives qui seront prises un jour soient très longuement et mûrement réfléchies. Cela demandera trois générations selon les experts que nous avons interpellés.


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